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<em>Echo</em> Cantley <em>Echo</em>

Cet article a été publié par l'Écho de Cantley Septembre 2024, Volume 36 no 3. L'Écho de Cantley a explicitement autorisé la publication de ces articles pour l'information et le plaisir nos lecteurs.


Souvenirs de la rentrée scolaire — 1949-1959

Hubert McClelland, traduction gracieuseté des bénévoles de L’Écho de Cantley

C’était en septembre 1949, en première année, que j’ai commencé ma vie scolaire. À pied, nous suivions le Old Cantley Road et le long des deux kilomètres jusqu’au chemin Sainte-Élisabeth, d’autres enfants se joignaient à nous. En tout, nous étions un groupe de 11 enfants venant de cinq foyers. Cinq d’entre nous allaient à l’école protestante et six à École Sainte-Élisabeth tout près.

L’école protestante de Cantley, 1953. Côté sud-est de Sainte-Élisabeth et montée de la Source. On voit la remise à bois à l’arrière. L’écurie est tout à fait à gauche. Photo : collection famille McClelland.

Notre école en revêtement blanc se situait juste au sud de l’actuel coin du chemin Sainte-Élisabeth et de la montée de la Source. Elle avait une seule salle avec une rangée de fenêtres donnant sur l’ouest, et une seule entrée du côté sud. Du côté nord, il y avait une remise à bois avec des bécosses, ainsi qu’une écurie de six stalles avec un grenier à foin, toujours visible aujourd’hui et en bon état.

Pendant mes trois premières années, l’école était chauffée par un gros poêle à bois à baril. On pouvait y mettre des bûches mesurant jusqu’à 60 cm de long et 25 cm de large. À chaque matin, les garçons de la sixième et septième année allumaient le feu et le maintenaient au cours de la journée avec l’aide du professeur. Les matins d’hiver, il faisait si froid à l’école que les encriers sur le coin de nos pupitres gelaient. Les plus vieux élèves, qui utilisaient des stylos-plume, devaient dégeler leurs encriers sur le poêle avant de pouvoir remplir leurs stylos. Vers 1952, la commission scolaire a remplacé le poêle à bois par un poêle au mazout et un réservoir dans la cour, ce qui a beaucoup amélioré notre arrivée lors de matins froids.

Betty Shouldice, enseignante à l’école protestante durant les années 1940, était pensionnaire chez la famille Smith de Cantley jusqu’à son mariage avec Orville Woodburn. Sa soeur Marilyn l’a remplacée comme enseignante. Photo : courtoisie de Reta Milks.

C’était bien particulier, la vie à l’école où il n’y avait qu’une seule salle avec sept niveaux de classe et un seul professeur. Les élèves pouvaient écouter tout ce que l’on enseignait, mais cela pouvait aussi les distraire. On enseignait aux première, deuxième et troisième années de 9 h à 10 h 30 le matin et de 13 h à 14 h 30 en après-midi. Cela permettait au professeur d’enseigner les matières académiques aux plus vieux.

Au printemps 1959, l’inspecteur de l’enseignement primaire a recommandé de fermer notre école et de nous envoyer par autobus à l’école de la rue Millar, à Hull. Cette école enseignait les niveaux primaires de la première à la septième année et les niveaux secondaires de la huitième à la onzième année. Puisque j’avais complété ma huitième année en 1956, j’étais déjà rendu à l’école de la rue Millar, une école secondaire protestante de Hull, pour obtenir mon diplôme d’études secondaires. Chaque matin à 6 h 45, Joe Hupé qui travaillait comme charpentier à Ottawa, partait de chez lui de Wilson’s Corners et me prenait en chemin pour me conduire à l’école. Il me déposait à 7 h 30 et me reprenait à 16 h 30 au coin des rues Montcalm et Principale, d’où je me rendais à l’école à pied.

Mon père, Trevellyn McClelland, était Secrétaire de la Commission scolaire protestante de l’est de Hull. L’été 1959, il était responsable du transfert des écoliers de Cantley à la Commission scolaire protestante de Hull. Je me rappelle d’avoir aidé avec le foin et la traite de vaches pendant que Papa faisait ses appels téléphoniques en utilisant l’ancienne « ligne partagée » de Cantley. Cet été-là, son objectif principal était de procurer un autobus scolaire jaune pour transporter à peu près 20 à 25 enfants de Cantley à l’école de la rue Millar, à Hull. J’étais content de ne plus avoir à me lever si tôt pour embarquer avec Joe.

L’inspecteur de l’enseignement primaire avait promis une subvention de 6 000 $ à la commission scolaire pour l’achat d’un autobus. Les taxes scolaires couvriraient ce coût ainsi que les frais d’opération et le salaire du chauffeur. Quand la Direction protestante du ministère de l’Éducation du Québec a confirmé son approbation de la subvention, la commission scolaire a commandé un autobus Bluebird avec une capacité de 30 écoliers, soit trois par banc.

Mais à la fin d’août, le chèque n’était toujours pas arrivé. Papa a appelé Gérald Desjardins à Maniwaki, notre député de la législature provinciale, pour lui demander de l’aide. Quelques jours plus tard Papa a appelé le ministère. Il a appris que le Premier Ministre Maurice Duplessis était décédé lors d’une visite à Shefferville, dans le nord du Québec, et que le Gouvernement du Québec serait fermé pendant quelques jours. Finalement, après plusieurs jours d’incertitude, le chèque de 6 000 $ est arrivé, suivi par notre autobus scolaire du Cantley protestant. Cet autobus jaune a été le premier à parcourir les rues de Cantley et a beaucoup facilité mes dernières années d’école.

 

Le premier autobus scolaire de la Commission scolaire protestante, à l’entrée de la ferme McClelland lors du début du service d’autobus en 1959. Photo : Trevellyn McClelland.
On apprenait la calligraphie avec un stylo « droit » et de l’encre sur du papier buvard. Les pupitres avaient un encrier intégré. Les plus vieux étudiants pouvaient utiliser des stylos-plume beaucoup plus pratiques.

 
Photos de manuels scolaires utilisés dans les années 1950.


 



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