Les bénévoles de Cantley 1889 ont écrit plus de 150 articles mensuels sur l’histoire locale qui ont été publiés dans L'Écho de Cantley, une organisation sans but lucratif bilingue qui produit le seul journal communautaire de Cantley.
L’article qui suit est reproduit ici avec l’autorisation de L’Écho de Cantley, Février 2021, Volume 33 no 7.
Cantley 1889 a invité M. Heinz Pilz à raconter des souvenirs de son mandat de conseiller municipal dans le premier Conseil après l’obtention de l’indépendance de Cantley en 1989. La rédaction de cet article lui a procuré le plaisir de réexaminer l’époque de la construction de Cantley, de ses débats et de ses victoires.
Malheureusement, Heinz est décédé avant la publication de son article Réminiscences dans ce premier numéro de L’Écho de 2021.
Après de fausses élections qui s’étaient déroulées près d’un an avant, de vraies élections ont eu lieu. Le premier Conseil comptait sept résidants : le maire Bernard Bouthillette et six conseillers, soit Rosalie Bernier- Smith, Denis Charron, Michel Pélissier, Denis Prud’homme, Nora Prud’homme et moi.
Nous avons d’abord suivi une formation de deux jours, puis nous nous sommes réparti les dossiers qui allaient faire progresser et fonctionner la municipalité. Rosalie a choisi la planification (urbanisme), Denis C. les routes, Denis P. a trouvé sa voie avec les parcs et les activités récréatives, Nora s’est sentie interpellée par l’environnement tandis que Michel a pris le dossier de la sécurité publique. De mon côté, j’ai accepté la responsabilité d’un bon nombre de plus petits projets, dont le patrimoine, le contrôle animalier, le tourisme, l’appellation des rues et l’attribution des numéros d’immeuble, les communications, la publicité.
Nous avons été chanceux, chaque comité a reçu l’appui de bénévoles dévoués. Une excellente planification et de bonnes décisions ont découlé de l’apport de ces différents points de vue et expertises techniques. Nombre de réunions du Conseil ont eu lieu dans la salle paroissiale de l’église SainteÉlizabeth. En collaboration avec les bénévoles, Michel a trouvé un terrain pour les édifices municipaux. Nora et moi sommes allés acheter des remorques. J’ai déniché des mâts de drapeaux et tenu les gens au courant de nos progrès en publiant des rapports dans L’Écho. Rosalie a réfl échi à une vision pour Cantley; Denis C. a nettoyé et déneigé les routes; Nora est l’instigatrice de nos bacs bleus et Denis P. a fait revivre nos parcs et nos programmes. Et pendant ce temps, Cantley risquait de devenir l’hôte de deux dépotoirs, l’un pour les ordures ménagères, l’autre pour les matériaux de construction.
Nous avons bataillé pendant nos rencontres (nombre de citoyens ont retroussé leurs manches), dans les médias, devant les tribunaux. Nous avons parfois perdu, parfois gagné.
Dans toute cette aventure, nous, les conseillers, avons souvent travaillé à l’aveuglette. Notre municipalité faisait face à de nouvelles réalités. Il n’y avait ni trottoir, ni borne-fontaine, ni route pavée, ni égouts ou aqueduc. Les règlements (hérités de la Ville de Gatineau), qui auraient dû orienter notre développement, ont dû être réinterprétés et réécrits. Nous étions en 1989, et nous venions, par l’adoption d’une loi, de passer d’une population citadine à une population rurale.
Nous avions tous des réunions de comités, et d’autres réunions, et encore des réunions. Et en plus, nous avions les réunions ordinaires du conseil municipal, ainsi que les rencontres préalables et les bilans qui les accompagnaient!
D’autres projets, ajoutés aux tâches normales de création et d’exploitation d’une municipalité, comprenaient la conception éventuelle d’un parc thématique au Mont- Cascades, la protection du site géologique de l’ère glaciaire pour contrer sa destruction par l’exploitation de la carrière et un projet de centre de pointe d’élimination des déchets. Nous avons aussi élaboré un plan de développement pour s’adapter à la nouvelle MRC. Nous avons veillé à la protection contre les incendies et à l’aménagement de parcs entre le Mont-Cascades, le chemin Taché et la montée St-Amour (qui avait besoin d’une route pour relier le reste de Cantley). Notre comité du patrimoine a aussi oeuvré à la publication du livre History of Cantley, par Bob Phillips. Et ce ne sont que quelques projets et défis auxquels nous avons travaillé, tout cela dans notre premier mandat de quatre ans!
En fin de compte, la révolte s’est apaisée, et d’autres plaintes ont émergé (eh oui, comme toujours!), mais nos espérances se réalisaient et un nouveau Cantley était en train de se former.
Première réunion du conseil municipal après l’obtention de son indépendance de Gatineau, le 3 avril 1989 à l’école Sainte-Élizabeth. À partir de la gauche, Denis Charron, Heinz Pilz, Rosalie Bernier-Smith, Anne-Marie Paul (secrétaire-trésorière), le maire Bernard Bouthillette, Nora Prud’homme, Michel Pélissier et Denis Prud’homme. Une centaine de résidants y étaient. Le Droit, 4 avril 1989.
L’équipe de Cantley 1889 et l’équipe de L’Écho de Cantley tiennent à offrir leurs sincères condoléances à Elizabeth, épouse de M. Heinz Pilz, à sa famille et à ses proches. Heinz a été un conseiller dévoué et passionné, il a consacré temps et énergie à la création de la municipalité de Cantley que nous connaissons aujourd’hui. Nous le remercions et nous nous souviendrons de lui.
Prière de communiquer à info.cantley1889@gmail.com si vous souhaitez faire part d’un souvenir au sujet de Heinz ou de Cantley en 1989. Vos témoignages de sympathie peuvent se traduire par un don à Diabète Canada.