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Cet article a été publié par l'Écho de Cantley mars 2012, Volume 23 no 8. L'Écho de Cantley a explicitement autorisé la publication de ces articles pour l'information et le plaisir nos lecteurs.

Lord et Lady Dufferin font une visite d'hiver à Cantley

par Mary Holmes, traduction Ginette Leblanc et Colin Masterson

On est en plein hiver de l'année 1874 au Canada. Quelle meilleure sortie hivernale pour le représentant de la reine Victoria au Canada, le gouverneur général et Lady Dufferin, qu'une promenade en carriole à Cantley, dans la forêt de la Vallée de la Gatineau. Ils partent visiter ce que nous appelons aujourd'hui la caverne Laflèche, en ce jeudi 19 février 1874. Selon l'un des cochers, John Regan, qui rapporte cet événement à la rubrique « Old Time Stuff » de l'Ottawa Citizen du 7 avril 1928, ils sont partis en carriole vice-royale, accompagnés de deux des meilleures carrioles Weldon Champness, conduites par les meilleurs cochers de M. Champness, dont John Regan. On venait, peu de temps avant leur visite, de découvrir la caverne Pélissier.

Passage souterrain entre deux salles.

Lady Dufferina fait un compte-rendu de leur visite dans sa lettre hebdomadaire à sa mère :

Nous avons vécu une grande expédition aujourd'hui. Notre groupe est parti en carriole vers huit heures du matin et a parcouru trois milles, le long ou plutôt sur la Rivière Gatineau, et ensuite dix-huit milles dans la forêt, tout en admirant le paysage hivernal. Ce fut une plus belle randonnée que ce à quoi je m'attendais, les étendues étant plus vastes, moins renfermées dans les bois et l'horizon plus varié que ce que nous voyons normalement autour d'ici. Nous avons vu les rapides de la Gatineau, au fort débit, paraissant noirs sous la neige; nous avons eu un aperçu de l'exploitation forestière, car nous avons rencontré de petites carrioles remplies de bois à destination du marché. Comme elles étaient chargées, nous avons dû les laisser passer. à deux occasions, la rencontre a eu lieu dans des endroits difficiles, où nous avons dû descendre et pousser nos traîneaux sur le côté de la rivière, et même une fois nous avons dû dételer les chevaux.

Nous sommes finalement arrivés à la maison du fermier, le propriétaire de la caverne, qui était la fin et le but de notre expédition. Nous y avons mangé (leurs aliments préparés et servis par le cocher et les valets), puis, guidés par le fermier, nous avons parcouru deux milles sur une route de bois enneigée, très étroite et accidentée. Nous avons laissé les carrioles sur un lac et grimpé une côte jusqu'à l'entrée de la caverne, où nous avons en levé nos manteaux de fourrure; chacun a pris une chandelle allumée et est entré dans la caverne.

Si on regarde de près, la tête d'un énorme poisson apparaît au-dessus de l'épaule gauche de l'homme.

Après avoir examiné une partie de ce que j'appellerais l'antichambre de ce manoir souterrain, nous avons avancé à quatre pattes le long d'un passage très étroit jusqu'à une salle. Nous, les dames, avions beaucoup de difficulté à cause de nos jupons, spécialement lorsque dans cette position nous avons dû traverser un étang au moyen d'une planche étroite. Ce fut un grand soulagement lorsque nous avons pu nous relever et nous étirer. De nouveaux périls nous attendaient, et les hommes ont été surpris lorsqu'ils ont réalisé que Lady Harriett et moi avions l'intention de descendre les échelles, qui, dans la noirceur, avaient l'air de descendre au centre de la terre. Mais, comme nous leur avons fait remarquer, nous n'avions pas parcouru vingt milles, marché à quatre pattes pour arriver à cet endroit, pour reculer devant une petite difficulté. Nous sommes donc descendues et avons vu deux autres grandes salles au sous-sol de ce manoir. Il faut bien sûr avoir un oeil de géologue pour apprécier l'endroit à sa juste valeur.

Il a neigé presque toute la journée et, à la fin de notre ballade, nous avions l'air de vrais Canadiens.

Ce récit a été publié en 1891 dans "Mon Journal canadien, 1872-8: extraits de mes lettres écrites pendant que Lord Dufferin était gouverneur général" par Harriot Georgina Blackwood, marquise de Dufferin et Ava. Pour d'autres ouvrages sur la caverne Laflèche, voir aussi Up the Gatineau, Volume 14, pp 25 - 30, "Gatineau Labyrinth: The Laflèche Cave" de Joanne MacDonald.

Mary Holmes, qui a adapté ce récit, est membre du Conseil de Cantley 1889, une association pour « découvrir, cataloguer, protéger et promouvoir le patrimoine de Cantley. »

 

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